La réaction de Maurice Dantec à la série d'attaques meurtrières
que les Etats-Unis ont subis sur leur territoire le matin du 11
septembre 2001. Les tours jumelles du World Trade Center se sont
effondrées après avoir été percutées, à 18 minutes d'intervalle, par
deux avions de ligne américains détournés durant leur vol avant que le
Pentagone soit à son tour la cible d'un avion suicide. Le drapeau US
dressé à la fenêtre de son appartement de Montréal, le salon recouvert
de journaux, c'est dans un silence assourdissant que le soir du 11
septembre, Dantec démarrait son Macintosh.
By all means necessary (ou de la IVème guerre mondiale comme tragédie et comme nécessité)
Il faut pardonner à ses ennemis, certes, mais pas avant qu'ils ne soient pendus.
- Heinrich Heine.
Il
paraît que le peuple palestinien était en liesses hier, à l'annonce des
assassinats de masse perpétrés dans la matinée aux États-Unis.
On le comprend.
Comme
l'ensemble de ses frères arabes, le palestinien est, quoiqu'on en dise,
une victime. En tout cas les intellectuels en vue dans les médias et
les bureaucrates de l'ONU l'affirment. Et une victime patentée comme
telle par José Bové et le mensuel anarcho-publirédactionnel Alternatives
ne peut que se réjouir de tout son coeur de la mort de plusieurs
milliers de civils. Je parle bien sûr de civils appartenant à la race
maudite des méchants yankees impérialistes. On peut alors chanter et
danser tout le jour. Il n'y a que lorsque des juifs sont exterminés
qu'on crie encore plus fort sa satisfaction. À ce titre, en frappant
New-York City on s'assurait des festivités sans fin.
La
pathétique mascarade de Durban des jours précédents avait au moins un
mérite. Celui de nous exposer les masques ainsi agités en pleine
lumière. ONG, coalitions anti-mondialistes, castro-tiers-mondistes sur
le retour, onucrates révisionnistes et experts en désinformation se
réunirent pendant dix jours pour que les vilains colonialistes européens
s'excusent d'avoir acheté, à bon prix, les cargaisons de « bois d'ébène
»que les rois africains nous vendaient, sans la moindre vergogne, à une
époque où l'esclavage était une coutume multimillénaire dans cette
région du monde. Dans le même temps, bien sûr, il ne fallait pas
attendre le moindre mot d'explication de la part de nos zamis les
zarabes zopprimés pour les massives razzias qu'ils ont mené en Afrique
subsaharienne jusqu'au début du XXe siècle. Pas un mot non plus sur la
très progressiste politique de planning familial des talibans
pachtounes, ou des émirs de Khartoum, rien à propos du sort enviable que
réservent les maîtres pétrosaoudites, ou nigerians, à leur « personnel »
philippin, malais ou sri-lankais. Rien sur les égorgeurs algériens,
quelque soit leur employeur. Rien sur le « docteur » psychopathe Mugabe
et sa réforme agraire négro-maoiste. Rien sur les « rebelles » coupeurs
de mains du Sierra Leone, et les gangsters diamantifères du Liberia, ou
bien l'inverse, rien sur leurs acolytes de Luanda, ou de Kinshasa, et
réciproquement. Rien même sur le génocide de 800,000 Tutsis par les
Hutus au Rwanda. On l'aura compris, si l'Afrique va mal en l'An 2000,
c'est par ce que mon trisaïeul breton y a envoyé quelques navires de
troisième classe pour l'Amérique, il y a 300 ans.
Après l'échec
cuisant du carnaval antiraciste de Durban, il était inévitable que les
masques tombent. Ils sont tombés hier, dans le bruit de deux tours
géantes qui s'effondrent. Avec l'image de deux avions de ligne
transformés en torpilles volantes. Les hitlero-musulmans possèdent
désormais leurs V-2 . Il leur suffit d'acheter un billet United ou
American Airlines. L'Amérique du Nord, visiblement, n'est pas préparée à
prendre la réalité, terrible, dans la face, et pourtant il faut bien
s'y résigner : en cette journée du 11 septembre 2001, la IVème guerre
mondiale a commencé. Il n' y aura pas de quartier.
À l'heure où
j'écris ces lignes le nombre total des victimes n'est pas connu, mais
s'annonce très lourd, et en tout cas une chose est désormais certaine :
cet attentat multiple a éliminé une figure essentielle de la résistance
anti-islamiste que peut-être certains d'entre vous connaissent, je parle
de Shah Massoud, assassiné avant-hier par deux crétins d'algériens
kamikaze. Car on découvrira très vite que tous ces événements sont liés.
Par le sang. La bêtise. Et la haine. Les talibans sont désormais
maîtres à 100% des ténèbres qui ont recouvert leur « Émirat islamique ».
Les arabes de Cisjordanie peuvent se réjouir, ils seront bientôt «
gouvernés » par leurs « frères musulmans » du Hamas, ou du Djihad. Les
chants et les danses seront alors interdits. Pour une fois, on s'en
réjouira. Aussi, l'image des tours et des avions sacrifiés se superpose à
jamais à celle des enfants palestiniens qui expriment leur joie
extatique à l'annonce du désastre, dans l'ignorance que c'est du leur
qu'il s'agit. Il faut dire que leurs livrets scolaires, payés avec
l'argent de l'UNICEF, feraient frémir d'envie les caricaturistes de la
Libre Parole d'Édouard Drumont, du Ministère de la Propagande de Joseph
Goebbels, ou de la Pravda de la grande époque. On comprend mieux à leur
lecture comment ces écoliers feront d'excellents pilotes de ligne dans
quelques années.
Désormais la fracture définitive entre
l'occident judéochrétien et le panasiatisme arabo-islamique est
consommée. Rien, sinon quelques siècles, ou quelques bombes atomiques,
ne pourra régler ce contentieux historique fondamental, qui vient à
point nommé rappeler aux jeunesses de l'occident que la paix n'est
jamais qu'un intervalle plus ou moins long entre deux guerres. Entre
Durban et le World Trade Center, la ligne rouge a été franchie, sans
espoir de retour en arrière. Ceux qui viennent nous parler de « droits
des peuples » et de « justice humanitaire », ces bureaucrates onuzis qui
se nourrissent du cadavre des anciennes souverainetés impériales, sont
ceux-là mêmes qui excusent à l'avance les crimes de guerre des
hitlero-talibans. Ils les soutiennent, comme ces piquets de Sections
d'Assaut humanitaires jouant les « vigiles » devant l'ambassade
d'Israël. Ils leurs donnent la parole et les mettent en scène, comme à
l'Opéra-Bouffe de Durban. Pire encore, ils permettent ouvertement aux
terroristes musulmans de profiter des libertés acquises par la
civilisation occidentale :
C'est au Canada en effet, et au Québec
tout particulièrement, que l'anarchisme pop et la Bovidéologie onuzie
minent les esprits, et que l'antisémitisme de gôche, qui se camoufle de
facon pitoyable sous le vocable « antisionisme », a pénétré les
consciences au point que, désormais, nos portes sont grandes ouvertes au
tueurs fanatiques dont la haine à notre encontre ne connaît point de
limites. Comment d'ailleurs ne pourraient-ils pas haïr cette société
occidentale devenue maîtresse des secrets de la science, et d'un monde
qu'elle a inventé, alors que leur « civilisation » continue, sous la
bénédiction de ses « universités », de condamner les homosexuels à la
prison ou à l'éxécution immédiate et de lapider les femmes adultères en
public ? Comme le savait Nietzsche, il faut toujours protéger le fort du
faible.
Les hitlero-talibans, avec toute la lâcheté dont ils
sont capables, sont venus rappeler cette antique vérité à notre bon
souvenir. À nous de leur montrer en retour quelle ligne relie Pearl
Harbour à Hiroshima. Mais nous pouvons aussi continuer de nous regarder
le piercing, au creux du nombril, entre deux avions pour Los Angelés.
Le 12 septembre 2001, Montréal,
Maurice G. Dantec, écrivain occidental
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